Les nouveaux business modèles : plus engagés pour moins d’impact sur notre planète

25 juin 2020 6 minutes to read

De la start-up de mode Faguo à Patagonia, en passant par la MAIF, Yves Rocher, etc., être responsable n’est plus seulement individuel, cela devient collectif. Toutes ces entreprises ont en commun d’avoir été les premières dans leur domaine à s’engager pour la planète. La responsabilité sociale, sociétale et environnementale existe depuis fort longtemps, mais a souvent été reléguée à une obligation liée au rapport annuel de l’entreprise. Désormais, une prise de conscience s’amorce et les entreprises vont plus loin sous la pression des salariés, mais aussi des clients.

Petit retour sur ces entreprises qui ont choisi de s’engager durablement pour la planète.

La MAIF est connue depuis longtemps comme « l’assureur militant » et participe à des actions solidaires. Pendant le confinement, elle a accéléré en ce sens en choisissant de reverser une partie des cotisations à ses sociétaires. L’esprit mutualiste se retrouve bien évidemment dans cette opération, mais au-delà c’est le monde de l’assurance qui commence à muter.

Loin d’être le seul secteur à changer, d’autres entreprises repensent leur modèle économique. Fin 2019 c’était Yves Rocher, marque de cosmétique bien connue des Françaises, qui modifiait ses statuts pour devenir entreprise à mission avec comme objectif : «reconnecter les gens à la nature ». Ils ont pour ambition de réduire leur impact environnemental tout au long de leur chaine de valeur, de la production à la distribution. Le monde de la mode n’échappe pas à la règle.

Patagonia a été la première entreprise californienne à être certifiée B-Corp dès 2012 et à s’engager durablement pour la planète. Ils se sont imposés à eux-mêmes une taxe de 1% pour la planète et reversent cette taxe auprès de différentes associations en faveur de l’écologie. La start-up de mode française Faguo, quant à elle, est la première start-up à mission. Elle a inscrit dans ses statuts : engager notre génération contre le dérèglement climatique. Pour cela Faguo a désormais comme objectif d’être le « premier vestiaire à impact positif ».

Ces deux entreprises de mode ont choisi un des secteurs les plus polluants pour se transformer, repenser leur modèle économique et impulser un changement durable.

Ces quatre entreprises ne sont qu’un exemple de ce monde de l’entreprise qui bouge et s’investit pour demain. Elles nous montrent que de nouveaux business modèles voient le jour et se réinventent.

D’une manière plus générale, l’entreprise s’adapte, apprend à écouter son environnement et à s’aligner à un écosystème en perpétuelle mutation. Ne plus aller dans les locaux tous les jours et faire en sorte que le télétravail devienne une norme comme chez Peugeot, Facebook et Google est un premier pas pour certaines entreprises. Cela permet non seulement de nous protéger d’un point de vue sanitaire, mais permet également de réduire nos déplacements et ainsi nos émissions de CO2. De manière plus générale, le télétravail ouvre la voie vers un comportement plus responsable de nos déplacements.

Nous pouvons également profiter de cette occasion pour repenser notre rapport à l’entreprise, aux espaces que nous occupons, à leurs usages et nous poser la question du sens dans notre consommation de l’espace au sens large. Ne serait-ce pas l’occasion d’améliorer l’usage des locaux en repensant les espaces pour qu’ils correspondent mieux à nos besoins ? L’entreprise a un rôle social et permet de tisser les liens, de partager des moments forts, d’ancrer la culture de l’entreprise, mais aussi échanger de manière informelle, favoriser la créativité, etc. Si le télétravail permet une respiration extérieure aux salariés, la présence sur site permet de maintenir le lien social.

Imaginer d’autres solutions plus respectueuses de l’environnement est un des axes forts du déconfinement. La prise de conscience de l’importance de notre environnement s’est affirmée de manière plus intense. Des espaces tiers voient le jour et permettent des réunions avec moins de déplacements tout en offrant la possibilité d’échanger, de garder le contact et de favoriser l’innovation et la créativité.

 

Quelle nécessité réelle avons-nous à aller chaque jour en entreprise si nous réussissons à recréer d’autres espaces, à réinventer les espaces existants, à trouver d’autres moyens pour échanger, partager et se retrouver? L’important n’est pas d’avoir un lieu unique, mais d’avoir un ensemble d’espaces qui conviennent suivant les usages et qui garantisse un lien social fort, un sentiment d’appartenance et le développement d’une culture d’entreprise.

L’Homme est un animal social, nous en sommes encore plus conscients qu’avant le confinement. Le digital ne fera pas tout. L’entreprise de demain évolue et nous permettra d’aller encore plus loin.

 

Nadège BARBE

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