Repenser le travail, son expérience et ses espaces en terme d’agilité continue
15 septembre 2017 – 7 minutes to read
« Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement ! » selon Bouddha. Mutation, rapidité, vitesse, connectivité… les marchés, opportunités évoluent vite. Depuis une dizaine d’années, la force de progression des entreprises de type « start-up » impacte les entreprises traditionnelles, qui à leur tour utilisent des techniques « décloisonnées » de travail tant d’un point de vue hiérarchique, que des espaces. L’agilité des petites entreprises au service des grandes, pour une meilleure réactivité et une plus grande souplesse dans les prises de position, telle est l’enjeu de ce type d’organisation. Ainsi le terme « Agility » est utilisé pour le style de gouvernance d’une entreprise lorsque celle-ci est confrontée à des situations nouvelles, inédites dans son secteur, dans ce que l’armée américaine dans les années 90 appelait VICA (VUCA en anglais) pour quatre paramètres d’un contexte : la volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté. Cette forme d’agilité issue du monde des entreprises des nouvelles technologies se diffuse dès à présent dans les autres types de l’entreprise. Mais de quelles manières ? Existe-t-il des repères similaires d’agilité à toutes les formes d’entreprises ? Selon un rapport Sodexo sur les tendances du travail en 2017, ressort une proposition de définition d’une organisation de type « agile » avec ses trois caractéristiques. (Voir schéma ci-dessous)
1 – L’agilité dans la coordination plutôt que la hiérarchie
L’allégorie des oiseaux « qui volent en escadrille et qui ne se cognent pas » choisie par Frédéric Laloux (auteur de « reinventing organizations ») illustre cette capacité qu’ont les organisations agiles, telles ces nuées d’oiseaux, que l’on peut observer dans le ciel, et qui en un clin d’œil, à la vue d’un prédateur, peuvent changer de direction. N’a t-on jamais été impressionné, non seulement de leur capacité à changer en une fraction de seconde leur trajectoire, mais également, durant ces mouvements de voir apparaitre des figures, de nouvelles métamorphoses, comme si la créativité était la source de leur réactivité. Toujours selon l’auteur, une hiérarchie centralisée ne pourrait pas permettre cette réactivité à tous les niveaux, alors que c’est ce qui est recherché dans une organisation agile. L’auteur renforce cette notion de coordination en citant les fonctionnalités du cerveau qui, en l’état des connaissances actuelles « possèdent 85 milliards de cellules, sans comité exécutif ni encadrement intermédiaire. »
Les agenceurs de bureaux professionnels d’une entreprise de type agile ne laisse pas une place prédominante, voir quasi inexistante aux symboles extérieurs de « hiérarchie ». L’idée est de favoriser tous les échanges, rapidement et de manière très fluide. Ces espaces vont pouvoir accueillir des connectivités renforcées et des systèmes de communication collaboratifs de plus en plus poussés pour une organisation qui favorise la coordination des différents salariés capables de se réunir en un seul groupe, ou petits groupes ou encore de manière « atomisée » ou en « ruche » selon les besoins du moment.
2 – L’agilité source de nouvelles sagesses
Parfois, les entreprises qui observent ces nouvelles approchent de « gouvernance » redoutent le risque de perte de maîtrise. Il ne s’agit nullement de perte de maîtrise mais de la (re)découverte d’une sagesse dans son leadership. Un ouvrage « donner du sens à l’intelligence » préfacé par Matthieu Ricard, décrit un certain leadership qui réconcilie « business et sagesse ». Un travail de soi à soi, mais aussi de soi au groupe, et de soi à l’autre afin de retrouver des fluidités de communication hors « parasitages » qui freinent la coordination dans l’action. Des pratiques comme la méditation pour la mise à distance, mais aussi pour retrouver une facilité d’action.
Les agencements de bureau « agile », source de nouvelles sagesses au travail, n’impliquent pas la mise en place de bureaux sans aspérité, ni fantaisie, non… Mais des bureaux qui vont libérer des espaces pour permettre le soi à soi, quand il le faut, et aussi, pour une meilleure mise à distance. De la même manière que les salles de jeux pourront susciter un effet exutoire, les exercices de méditation auront un effet apaisant et relaxant.
3 – L’agilité au travail se nourrit de la diversité
A l’image des bureaux impersonnels sur un même plateau, ne pouvant susciter de grands élans de créativité, ou encore des éco-systèmes de type monoculture qui s’appauvrissent, l’agilité a besoin comme nourriture la diversité. Après l’ère « du tout procédure » qui automatise les actions et qui parfois les « aseptise », en les rendant « mécaniques », les entreprises aboutissent à un besoin vital de renouveau passant par une nouvelle volonté, une nouvelle créativité. L’une des réponses est la constitution d’équipe qui ont trouvé le juste équilibre entre homogénéité et hétérogénéité (âge, éducation, personnalité, parcours…)
Les aménagements de bureau dans la diversité vont favoriser des espaces à géométrie variable tant par leurs formes, que leurs emplacements, leurs couleurs, leurs lumières, leurs tendances d’ambiance… Des espaces de travail dans lesquels la collaboration, la coopération, la réflexion… peuvent devenir « camaléon » et s’adapter aux exigences et aux défis d’adaptabilité.
Une recette simple de mise en place d’une entreprise agile serait-elle d’additionner :
(1) « coordonner plutôt que hiérarchiser » + (2) « sagesse » + (3) « diversité » = agilité ? Ce serait oublier une donnée commune à tous ces paramètres : l’énergie. Frédéric Laloux pense qu’appliquer des préceptes comme une recette de cuisine ne permettra pas une résultante probante sans « aller dans le sens de l’énergie » de son entreprise et bien sûr sans authenticité de la démarche. Un des outils puissant de cette avancée et qui fait une entrée en force dans les entreprises ? La pratique de la méditation comme levier d’équilibre entre soi et les autres, soi et l’autre… « Méditez et vous comprendrez » dit le proverbe.
Les agenceurs de bureaux professionnels se doivent d’être des libérateurs d’énergie. Les équipes d’ARCH.DESIGN sont au cœur d’agencements à l’image de ces nouvelles sources de créativité auxquelles les entreprises peuvent, souhaitent, voire, parfois, doivent prétendre.
« Donner du sens à l’intelligence », Préface Matthieu Ricard, diateino
« Reinventing Organizations » version illustrée Frédéric Laloux, diateino